A PROPOS DE L’AVC

En Belgique, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est la deuxième cause de décès et la principale cause de handicap chez l’adulte. L’AVC est une urgence médicale, et une prise en charge rapide est cruciale. Au plus vite l’AVC est reconnu, au plus vite le traitement peut être instauré réduisant le risque de dommage cérébral et donc de handicap.

 

L’ AVC survient lorsqu’un vaisseaux cérébral, qui transporte les nutriments et l’oxygène au tissu cérébral, est soit bloqué par un caillot, soit rompu. Lorsque cela se produit, le tissu n’est plus alimenté en oxygène et nutriments, l’exposant à un risque de mort cellulaire. L’importance et les symptômes de l’AVC dépend de plusieurs facteurs, dont notamment la localisation et la taille de l’AVC.

Types d’AVC

AVC ischémique

Un AVC ischémique est causé par une occlusion, principalement par un caillot , d’une artère irrigant une région cérébrale et induisant une privation d’oxygène puis une souffrance cellulaire. L’AVC ischémique est la principale forme d’AVC, représentant 80% des cas.

On parle d’AIT (accident ischémique transitoire) lorsque l’apport sanguin au cerveau n’est que temporairement interrompu (moins de 24 heures), de sorte qu’aucun tissu cérébral n’est endommagé et que les symptômes disparaissent sans traitement. Néanmoins, un AIT est souvent un signe avant-coureur d’un accident ischémique cérébral, ce qui justifie un traitement rapide.

 

AVC hémorragique

Une hémorragie intracérébrale est causée par la rupture soudaine d’une artère à l’intérieur du cerveau. Le sang est alors libéré dans le cerveau, comprimant les structures cérébrales et provoquant des lésions tissulaires secondaires.

L’hémorragie sous-arachnoïdienne diffère d’une hémorragie intracérébrale par la localisation de l’hémorragie, celle-ci survenant dans l’enveloppe du cerveau (les méninges) plutôt que dans le cerveau lui-même.

Comment reconnait-on un AVC?

 

Marie rentrait chez elle après avoir conduit ses enfants à l’école, lorsqu’elle a trouvé Eric, son mari, assis dans le canapé. Elle avait des difficultés à comprendre ce que disait Eric. Elle a également remarqué que le coin droit de sa bouche était en train de tomber. Elle a immédiatement reconnu les symptômes d’un “possible accident vasculaire cérébral” et a appelé le 112. Quelques minutes plus tard, l’ambulance est arrivée.

Ces dernières années, le traitement de l’AVC s’est considérablement amélioré, réduisant le risque de handicap à long terme. Pour minimiser ce risque, ces traitements doivent être administrés le plus rapidement possible. Reconnaître les symptômes d’un accident vasculaire cérébral est une des clés du traitement de l’AVC.

 

Les symptômes suggérant un AVC sont :

  • La faiblesse ou la paralysie d’un membre
  • Un trouble de la parole ou des difficultés de compréhension
  • Un chute d’un coté du visage ou une déviation de la bouche
  • Des picotements d’un bras, d’une jambe ou d’un coté de la face
  • La perte brutale de la vision ou une vision double
  • Des troubles de l’équilibre, une démarche ébrieuse d’apparition brutale
  • Des vertiges brutaux ou une perte de la précision ou de la coordination des mouvements
  • Un mal de tête d’intensité sévère ( comme un coup de tonnerre) pouvant être accompagné de vomissement, de vertiges ou d’une perte de conscience
  • Une confusion soudaine

 

Comme Marie, appelez le 112 si vous reconnaissez ces symptômes suspects d’AVC.

Comment traiter un AVC?

Eric est arrivé aux urgences de l’hôpital le plus proche. Toute l’équipe l’attend, l’ambulance ayant prévenu de leur arrivée. Aussi vite qu’un arrêt au stand en Formule 1, deux infirmières placent un cathéter intraveineux dans chaque bras, tandis que le neurologue spécialiste des AVC procède à une évaluation neurologique rapide. Dans les minutes qui suivent son admission, Eric est déjà en route pour le scanner cérébral.

 

Obtenir d’une imagerie cérébrale (par CT-Scan ou IRM) est la première étape de la prise en charge de l’AVC à l’hôpital. Elle permettra à l’équipe médicale de savoir de quel AVC il s’agit et d’exclure d’autres pathologies.

 

En cas d’AVC ischémique, l’objectif principal est de recanaliser le vaisseau occlus aussi vite que possible. En fonction de la localisation du caillot, deux traitements peuvent être proposés :

La thrombolyse intraveineuse, consistant à administrer un médicament par voie intraveineuse pour dissoudre le caillot.

La thrombectomie mécanique, consistant à extraire le caillot directement dans le cerveau, grâce à un dispositif inséré par ponction inguinale.

 Actuellement, la thrombolyse intraveineuse peut être effectuée dans les 9 heures suivant l’apparition de l’AVC, tandis que la thrombectomie mécanique peut-être réalisée dans les 24 heures, dans des cas sélectionnés.

Bien que ces intervalles de temps semblent longs, le principe de base est le suivant : ” le temps, c’est du cerveau”. Plus ces traitements sont administrés rapidement, meilleurs sont les résultats en terme de réduction de handicap.

Les causes d’AVC

Certains facteurs augmentent le risque d’avoir un accident vasculaire cérébral, notamment

  • une pression artérielle élevée (hypertension)
  • un taux de cholestérol élevé
  • le diabète sucré
  • le tabagisme
  • l’obésité
  • l’abus de drogues (cocaïne, amphétamines, cannabis)
  • la présence d’athérosclérose/plaque athéromateuse, entraînant un rétrécissement des vaisseaux
  • la fibrillation auriculaire ou d’autre source de caillot intracardiaque
  • les maladies des petits vaisseaux cérébraux (différents processus pathologiques qui affectent les petits vaisseaux du cerveau)
  • les antécédents familiaux d’AVC

En outre, certaines causes rares d’AVC sont les suivantes :

  • l’inflammation de la paroi des vaisseaux
  • une déchirure de la paroi du vaisseau (dissection)
  • des malformations cardiaques congénitales dont potentiellement le FOP (foramen ovale perméable) dans certaines conditions
  • des malformations vasculaires : anévrisme (qui est un ballonnement à un point faible de la paroi d’une artère), malformation artério-veineuse (MAV).
  • des causes héréditaires d’accident vasculaire cérébral

Comment éviter un AVC?

Comment prévenir un nouvel AVC ?

La première étape consiste à comprendre les mécanismes de l’AVC. 

Au cours de l’hospitalisation, différents examens seront réalisés afin de découvrir la cause sous-jacente de l’AVC. Les facteurs de risque doivent également être traités afin de réduire le risque d’un nouvel AVC ou d’une autre maladie cardio-vasculaire.

 

Le traitement médical peut contenir :

  • Un traitement prévenant la formation de caillots (traitement antiplaquettaire, traitement anticoagulant).
  • Un traitement hypolipidémiant (généralement des statines)
  • Un traitement antihypertenseur (si présent)
  • Un traitement antidiabétique (si présent).

Plusieurs modifications du mode de vie sont nécessaires pour réduire le risque d’un nouvel AVC :

 

  • Alimentation : le régime méditerranéen est recommandé, composé de beaucoup de fruits et légumes, de céréales complètes, d’huile végétale, de noix, de graines, de poisson et d’eau. La consommation de sel doit être réduite à moins de 6gr/jour. La consommation de viande rouge doit être limitée.
  • Tabac : devrait être arrêté rapidement.
  • L’alcool : doit être limité à 10 unités par semaine
  • L’exercice physique est fortement recommandé, 3 à 4 fois par semaine durant une séance de 30 minutes suffisamment intense pour provoquer une production de sueur ou une augmentation du rythme cardiaque.

Grâce à la réactivité de Marie, Eric a été traité par thrombolyse intraveineuse. Après une semaine, son langage s’est considérablement amélioré.

Pendant l’hospitalisation, on lui a diagnostiqué une plaque d’athérome rétrécissant l’artère carotide gauche, causée principalement par le tabagisme mais aussi par une hypertension artérielle inconnue et un taux de cholestérol sanguin élevé. Une intervention chirurgicale visant à retirer la plaque a été réalisée afin de réduire le risque de récidive.

Il est maintenant prêt à retourner chez lui avec des médicaments préventifs, notamment des antiplaquettaires, des antihypertenseurs et des hypolipidémiants ainsi qu’une rééducation de la parole.

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